Chez Lise

Depuis les années 1970, cette institution privée du Vieux-Longueuil abrite plus d'une centaine de bénéficiaires aux prises avec des problèmes de santé mentale et de consommation. Ils sont souvent marginalisés, incapables de trouver emploi ou logement. Chez Lise offre une aide quasi inconditionnelle, devenant un dernier rempart pour ceux qui ne rentrent pas dans les cases du système. La liberté qu'ils y trouvent est précieuse, contrastant avec d'autres refuges.

Mon intérêt pour le portrait et la connexion humaine m'a conduit à développer des amitiés avec certains pensionnaires. Ce microcosme est à la fois familier et mystérieux. À travers des portraits intimes en moyen format, ce projet photographique, guidé par l'intuition, explore la frontière entre le fictif et la réalité.

Entre documentaire et mises en scènes à travers la ville, ce projet questionne notre rapport aux plus vulnérables, à savoir si nous oublions, ou pire, si nous éclipsons les citoyens marginalisés. Loin des clichés du misérabilisme souvent associé aux images d’itinérants et de laissés pour comptes, je cherche à créer des portraits dans le respect et la bienveillance du sujet photographié. 

Mon objectif est double : d’une part, je cherche à mettre en lumière notre aveuglement face aux problèmes de santé mentale et de toxicomanie qui sont littéralement à nos portes, mais qu’on préfère oublier ; et d’autre part, provoquer une rencontre au sein ma communauté, et de comprendre un autre angle de la diversité d’une société souvent intransigeante devant la différence.  

© Photographe :Jeanne Castonguay-Carrière

Chez Lise

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